Koiko et Seiko, les jumelles réfugiées, se laissèrent amener dans une grande salle si propre et lumineuse qu’elles plissèrent les yeux un instant. Habituées à la lumière, curieuses de voir qui pouvait leur offrir une maison –et quelle maison puisqu’elles ne savaient pas qui était cet homme plutôt normal à l’air gentil, elles restèrent un instant à mi-chemin dans la salle afin de jauger la dangerosité de l’humain. Les fausses jumelles ne virent pas de réels dangers sur son visage ; il avait un air un peu coincé, comme s’il se forçait à sourire, mais c’était plus un malaise personnel (selon les jumelles) que de la fausseté. Il était plus grand, plus fort, mais semblait plus réservé, en quelques sortes. Du moins c’est ce qu’elles pensaient, n’ayant pas du tout la science infuse.
Après quelques secondes d’étude silencieuse, elles se regardèrent, se souriant l’une l’autre, pour enfin s’approcher sans peur de ce futur maître potentiel. Il dégageait une impression de bon parti et par conséquent, les fausses jumelles ne voulaient pas raté l’occasion. Seiko, comme d’habitude, avança et toucha Entari en premier ; Koiko la rejoignit par quelques pas et fit de même. Elles souriaient gentiment à l’inconnu, Koiko se cadrant sur Seiko, la plus valeureuse. Comme Entari ne disait rien, Seiko débuta la discussion avec politesse et respect insoucieux.
S : « Bonjour, je m’appelle Seiko et celle qui rougit un peu, c’est Koiko. Vous semblez un peu mal à l’aise mais on est très gentilles et vous avez l’air d’être un très bon maître. Pourrions-nous savoir comment vous vous appelez et comment nous devons vous appeler ? Nous aimerions vraiment partir avec vous parce qu’ici, c’est propre mais on ne s’amuse pas beaucoup. »
La jumelle à la chevelure d’argent avait donc pris l’initiative, espérant savoir au moins comment désigner ce maître. Elle semblait assurée mais se tenait prête à reculer tout de même, ne faisant pas encore tout à fait confiance à l’inconnu. Elles étaient naïves mais pas idiotes pour autant.